Quantcast
Channel: Divers – Changement Climatique
Viewing all articles
Browse latest Browse all 10

Les maladies de la Science

$
0
0

Une liste des maladies qui affectent les milieux scientifiques.

Par Arturo Casadevall et Ferrique C. Fang (Source -Traduction Cdt Michel e.r.)

« II est plus important de savoir quelle sorte de personne a une maladie que de savoir quel genre de maladie a cette personne. » (attribué à Hippocrate)

enflure.jpg

Nous avons récemment observé une affection généralisée chez les scientifiques appelée manie du facteur d’impact (1), également dénommée impactis (2), pour laquelle il semble n’y avoir aucun remède. Cela nous a amené à déterminer si d’autres conditions médicales non reconnues peuvent être uniques ou sur-représentées parmi les scientifiques.

Ahypothesemia

Caractérisée par l’absence d’hypothèse. Certains scientifiques ont émis l’hypothèse qu’il s’agit d’un problème (3). Voir aussi hypothesosis.

Origitiosa de l’amnésie – Amnesia Origitiosa
L’incapacité à se souvenir de l’origine réelle d’une idée que l’on considéré maintenant comme allant de soi. Des individus sans scrupule sont en mesure de présenter les idées des autres comme source de leur propre travail, sans culpabilité ou sans référence au véritable original.

Hypertrophie appendiculaire – Appendiceal Hypertrophy

Une maladie relativement nouvelle qui s’est d’abord manifestée lorsque les journaux ont commencé à diffuser des données supplémentaires. Les auteurs souffrant d’hypertrophie appendiculaire ont tendance à farcir leurs documents de données supplémentaires, indépendamment de toute pertinence, peut-être dans l’espoir de provoquer une lassitude par surenchère dans la critiques des données. Les superviseurs, en particulier ceux qui souffrent d’experimentitis infinitum (voir ci-dessous), peuvent aggraver l’hypertrophie appendiculaire en demandant des informations supplémentaires de valeur incertaine. Les mesures préventives imposeront des frais supplémentaires pour les données supplémentaires analogues à l’augmentation des impôts prélevés sur l’usage du tabac.

Areproducibilia

L’impossibilité d’obtenir le même résultat expérimental deux fois (4). Ce n’est pas nécessairement un problème pour les personnes qui publient des résultats reproductibles que de passer outre et laisser simplement d’autres scientifiques faire face aux problèmes (5, 6). Cependant, une areproducibilia récurrente risquerait d’affecter la réputation scientifique de l’individu, pour ses travaux ultérieurs qui ne seront pas considérés comme crédibles.

Limite confuse de probabilitéBorderline Probability Disorder
Les individus qui en sont affligés peuvent rejeter l’importance potentielle de résultats avec P = 0,06 tout en acceptant aveuglement l’importance des résultats avec P = 0,05 (7). Voir aussi significosis.


Dépression post-CSNCNS Depression
État psychologique de l’intéressé après le rejet de son papier par les revues Cell, Nature et Science (1). Il diminue généralement une fois que le document est publié dans une revue de niveau inférieur.

Dogmatitis.
qui se manifeste par une courageuse adhésion à ses principes (forme bénigne).
qui se manifeste par des effets pervers en s’accrochant à des idées réfutées (forme maligne).

Dysfonctionnement du mode éditorial – Editorial Dysfunction (ED)
Expérience vécue par les auteurs, au cours de laquelle de longues périodes d’absence de réponse à un manuscrit soumis sont ponctuées de brefs intervalles de faux espoirs et qui, finalement se terminent par un rejet.

Experimentitis Infinitum.
Une condition exposée par les examinateurs qui exigent toujours plus d’expériences indépendamment de la quantité de données déjà fournies (8, 9). Également connue sous le nom de statut revisité.

Gelatophobia.
La crainte d’être devancé. Gelatophobia peut entraîner l’envoi prématuré d’un manuscrit à une revue avant qu’il soit prêt.

Gotchalism
Une maladie d’examinateurs qui pensent qu’ils ont repéré un défaut fatal dans une conception (design) expérimentale (10).

Honorrhea.
Une obsession de rechercher ou de recevoir des prix. Elle tend à devenir chronique. Voir Nobelitis. Il n’y a pas de remède connu pour ces personnes qui ne peuvent jamais être satisfaites.

Rejet suraiguHyperacute Rejection
Une condition dans laquelle le courriel de rejet arrive dans votre boîte de réception avant la confirmation de la soumission (11).

Hyperpromotosis.
La surestimation récurrente de l’importance de ses propres constatations et le zèle déployé lors d’ émissions radiodiffusées sont des signes pathognomoniques.

Hypothesosis.
Caractérisée par une incapacité à reconnaître que toute recherche nécessite une hypothèse (3, 12). Voir mechanitis.


Manie du facteur d’impact – Impact Factor Mania.
Également connue sous le nom d’impactitis (2).
Une condition dans laquelle la valeur perçue du travail scientifique est basée sur le facteur d’impact de la revue, dans laquelle l’œuvre est publiée, plutôt que sur le contenu de l’ouvrage lui-même (1).
Une condition extrêmement contagieuse et débilitante pour laquelle il n’y a pas de remède connu, bien que les effets peuvent être atténues par l’initiative de DORA (13).

Affection inflammatoire de l’usage de lettresInflammatory Vowel Disease
Caractérisée par l’excrétion récurrente de lettres irritées à l’éditeur.

Syndrome du cerveau irascible (SCI) – Irritable Brain Syndrome (IBS)
Les symptômes courants sont un alternance de périodes d’idées fluides et de pensée constipée. Peut se compliquer de crises de flatulences cérébrales.

Mechanitis
Une condition exposée par les scientifiques qui abusent des mots « descriptifs » et « mécanistes » tout en omettant de reconnaître que la description minutieuse est essentielle à la science et les mécanismes le sont par rapport au point de vue de l’observateur. La maladie peut être atténuée en lisant nos essais sur ces sujets (3, 12) plusieurs fois par jour jusqu’à ce que les symptômes disparaissent. Le pronostic est généralement bon, même si les récidives peuvent être fréquentes.

Myiases – Myiasis
Une condition caractérisée par l’usage excessif et répété du pronom personnel « mon » comme dans mon laboratoire, ma découverte et mon papier. La maladie coexiste souvent avec prioritis (voir ci-dessous). La relation étymologique avec une maladie mettant en jeu des vers parasitaires est purement fortuite. Les victimes de myiases ne parviennent pas à reconnaître le fait que toute découverte scientifique reflète la contribution de nombreuses personnes. Les myiases peuvent présenter à long terme de graves effets débilitants, car en irritant les collègues, elles peuvent conduire a un isolement social.
La thérapie est plus efficace si elle est administrée par des scientifiques de haut rang.

Nobelitis.
Une maladie rare mais débilitante qui touchent seulement l’élite scientifique (14). Elle peut se manifester par des hallucinations auditives, impliquant des appels téléphoniques aux accents suédois. Son incidence saisonnière est fréquemment observée dans la manifestation d’une impatience allant crescendo, avant de chuter rapidement, et qui se terminera par une dépression prolongée, une fois que les prix ont été décernes et que l’individu souffrant n’a pas été sélectionné.

Obstinatus ani (OA).
Une condition caractérisée par l’obstination hors de proportion avec la preuve disponible. Voir aussi dogmatitis.
OA touche notamment les personnes concernées par la recherche sur les facteurs de causalité du sida, dans les domaines des vaccins et de la climatologie (15). Le diagnostic d’OA peut être fait en demandant au patient d’exposer la preuve qui lui permettrait de modifier sa position et en prenant acte de sa réponse (ou de son absence). Il n’y a pas de remède connu.

Obfuscous. Incommunicado (OI).
Un état caractérisé par l’incapacité d’une personne à s’exprimer clairement. Les individus affligés parlent ou écrivent seulement dans une prose truffée de jargon incompréhensible. Le sous-type ennui est contagieux et produit un trouble du sommeil aux auditoires. Potentiellement curable par des cours et des ateliers sur la communication scientifique.

Obsessionis Curriculum Vitae (OCV).
Une préoccupation malsaine de la longueur de son curriculum vitae. Des variantes incluent l’obsession pour son compteur de références et le h-index.

Envie PNAS – PNAS Envy
Une sensation éprouvée à l’occasion des félicitations adressées à un collègue pour son élection à l’Académie Nationale des Sciences. Une fois que les personnes concernées sont élues à l’Académie, la condition peut évoluer vers le Nobelitis.

Polyauthoritis.
Une maladie émergente impliquant des manuscrits dans lesquels le nombre des auteurs dépasse le nombre de points de données.

Priorititis.
Un état caractérise par un besoin pour une personne de faire valoir sa priorité dans une découverte scientifique (16).
Priorititis est fréquemment associée au narcissisme et peut coexister avec l’originosa myiasis et l’amnésie.
En l’absence de traitement, priorititis peut conduire a l’amertume et l’isolement social.

Pseudohypoegotism.
Une condition caractérisée par l’affichage sincère d’humilité.
Les individus affligés sont connus comme sujets à une humble vantardise récurrente, comme dans « Je voudrais dire ma reconnaissance au petit peuple qui a vraiment fait tout le travail », « Je suis tellement honoré de recevoir ce prix prestigieux » ou « Je me sentais si maladroit en recevant le prix des mains du roi de Suède, parce qu’il y a sûrement beaucoup de scientifiques plus méritants partout ailleurs. »

Pseudohypoegotism
est une affection généralement bénigne avec peu de conséquences pour la science. Cependant, pseudohypoegotism peut devenir irritant vis-a-vis des collègues chroniquement exposés.

Publicititis.
Une condition caractérisée par des envies insatiables de publicité et de reconnaissance médiatique. Des individus atteints de  publicititis peuvent harceler les institutions et les journaux pour qu’ils  publient des communiqués de presse sur  leur travail. Certaines autorités considèrent publicititis comme une variante de hyperpromotosis.

Trouble de déficit de rétention – Retention Deficit Disorder
L’incapacité à se souvenir de quoi que ce soit de la conférence que vous venez d’entendre ou de l’article que vous venez de lire.

Significosis.
Qui se manifeste par une incapacité à discerner entre la signification biologique et statistique (6). Les individus atteints de significosis ne réalisent pas que quelque chose de peu probable ayant eu lieu par hasard ne signifie pas que c’est important (17). Voir aussi Limite confuse de probabilité.

Maladie de SlimeSlime Disease
On observe que les personnes atteintes de cette affection expliquent n’importe quel phénomène biologique en termes de biofilms.

Si vous reconnaissez n’importe lequel de ces symptômes, consultez immédiatement un vrai médecin. Il est possible que vous soyez un scientifique.

Cet article Les maladies de la Science est apparu en premier sur Changement Climatique.


Viewing all articles
Browse latest Browse all 10

Latest Images





Latest Images